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Officiers d’active ou appelés, la plupart volontaires, ils ont participé à la pacification des zones rurales, peu administrées : ont été créés des écoles, des dispensaires, des centres sportifs, des centres d’aide médicale, des routes, des logements. Chacune des 700 SAS disposait d’un maghzen d’une trentaine d’hommes.

Les Sections Administratives Spécialisées

Ce que furent les SAS

En 1955, dans les zones rurales d’Algérie, les carences d’une Administration publique insuffisante et éloignée de la population étaient encore accentuées par l’insécurité. Pour y remédier, Jacques SOUSTELLE, Gouverneur général de l’Algérie, crée le Service des Affaires Algériennes et les SAS, par l’arrêté du 26 septembre 1955. Il y aura 700 SAS implantées dans toute l’Algérie au milieu de la population. L’objectif final est de promouvoir les habitants du « bled » pour qu’ils deviennent progressivement des citoyens du 20ème siècle en s’inspirant du modèle démocratique occidental. Le chef de SAS est le relais local de tous les Services publics. Il dépend des préfets et des sous-préfets.

Tâches des SAS
 

  • 1 Améliorer la vie courante de la population dans divers domaines

Scolarisation : créer des écoles et les gérer
Santé : créer des centres de soins
Logement : créer de nouveaux villages pour les populations déplacées
Économie : ouvrir des chantiers pour limiter le chômage – faire des routes, des adductions d’eau, etc. -, assister les indigents, mettre des terres en valeur
État Civil et Recensement
 

  • 2 Faire fonctionner les nouvelles communes

Le chef de SAS est au départ « délégué spécial », et ensuite, conseil des municipalités élues (en leur transférant progressivement ses fonctions)
 

  • 3 Assurer la sécurité de ses propres services et participer à la protection de la population

C’était la principale fonction des moghaznis. Selon les endroits, les chefs de SAS se consacraient davantage, voire exclusivement à certaines de ces tâches (j’ai eu la chance d’être adjoint puis chef de SAS dans une zone pacifiée de l’Oranie où nous pouvions exercer l’ensemble de notre mission)
 

  • Structure d’une SAS

Un chef de SAS, officier des Affaires Algériennes (le « képi bleu »)
Un ou deux adjoints (dont un civil), un interprète, un comptable, un radio)
Une ou deux infirmières et un médecin militaire détaché d’une unité voisine
Trente moghaznis, supplétifs, en uniforme et armés
 

  • Les chefs de SAS

Au total, 4 000 officiers des Affaires Algériennes sont passés successivement dans les 700 SAS qui ont existé. Ils étaient Officiers d’active, souvent volontaires, ou de réserve, toujours volontaires.
Les « réservistes » étaient retenus en tenant compte du niveau et de l’orientation de leurs études. Revenus à la vie civile, ils ont pris des responsabilités comme cadres dans le privé, fonctionnaires (dont un certain nombre d’ambassadeurs), prêtres, hommes politiques …
 

  • Les moghaznis

Il y avait environ 20 000 moghaznis statutairement (plus du double successivement), recrutés sur contrat, sur place, par le chef de SAS. Ils recevaient une solde, modeste, et bénéficiaient d’un logement pour leur famille. La plupart (tous dans certaines SAS) étaient des français musulmans.

 

Jean-Marie BRETON
Chef de la SAS d’Oggaz
1932-2022


Remarque :
 La responsabilité exaltante qui nous était confiée comblait alors notre désir de servir et nous a laissé après cinquante ans l’un des souvenirs essentiels de notre vie. À la fierté de ce que nous avons fait se mêle malheureusement la tristesse du gâchis de 1962.